Congés non-payés: Points à retenir en matière de droit du travail

Afin de récupérer et de faire le plein d'énergie en prenant un congé prolongé loin du stress de la vie professionnelle, de plus en plus de travailleurs envisagent de prendre un congé sabbatique. Les points à prendre en compte du point de vue de l'employeur sont expliqués ci-dessous.

25/09/2024 De: Christian Ammann, Marc Ph. Prinz
Congés non-payés

A-t-on droit à un congé sabbatique ?

Un congé sabbatique va bien au-delà du droit aux vacances habituel et permet ainsi une absence prolongée du lieu de travail. Il n'existe pas de droit légal à un tel congé. Il appartient à l'employeur de décider si et dans quelle mesure un congé sabbatique peut être accordé à ses employés.

Un tel congé spécial offre aux travailleurs la possibilité de recharger leurs batteries, de se consacrer à leur développement personnel et à certaines tâches insuffisamment prises en compte dans la vie quotidienne. Les employeurs, lorsqu'ils octroient de tels congés, profitent de l'augmentation de la productivité et de la satisfaction des employés, ces derniers ayant retrouvé leur équilibre pendant cette période : ils reviennent au travail avec une passion et une créativité renouvelées. Un congé sabbatique peut également être une mesure de soulagement en cas de baisse de régime. Les employeurs ont ainsi la possibilité de garder leurs collaborateurs dans l'entreprise en économisant sur les frais de personnel.

Coordination

Une planification approfondie et minutieuse est de mise dans le cadre de l'octroi d'un congé sabbatique. L'un des aspects essentiels de cette planification consiste à remplacer l'absent de manière appropriée. Afin d'assurer une coordination optimale en la matière, il est donc recommandé de préciser que les travailleurs qui souhaitent prendre un tel congé doivent l'annoncer suffisamment tôt, idéalement six à douze mois à l'avance. De cette manière, il est possible de garantir le bon fonctionnement des différents processus de travail durant cette période.

Une planification précoce et solide s'avère également avantageuse pour les employés: un congé sabbatique est généralement accordé sans rémunération et l’intéressé doit donc commencer par se constituer un matelas financier. En fonction de l'ancienneté et de la position occupée, il se peut même que le congé soit partiellement financé par l'employeur.

Le moment exact et la durée du congé professionnel sont fixés par l'employeur, lequel, rappelons-le, ne doit tenir compte des souhaits de ses employés que lorsque cela est compatible avec les intérêts de l'entreprise.

Modèles flexibles de congés sabbatiques

Il existe différentes formes de congé sabbatique. En fonction de la formule choisie, les droits et obligations, notamment financiers, varient.

1. Congé spécial non payé

Lorsqu'il s'agit d'une pause professionnelle, celle-ci est classiquement accordée sous forme de congé non payé. Pendant un congé non payé, les droits et les obligations de l'employeur et de l'employé sont suspendus. Si l'obligation de continuer à verser le salaire est supprimée, l'employeur est toutefois tenu de continuer à verser des cotisations aux assurances sociales. Afin de bénéficier d'une couverture d'assurance complète pendant un congé sabbatique, les employés devraient conclure de leur propre chef une assurance idoine en fonction de la durée de leur congé. Dans ce contexte, il est recommandé d'informer les travailleurs concernés de manière appropriée.

Il convient de noter qu'en cas de congé non payé, le droit aux vacances peut être réduit d'un douzième pour chaque mois complet d'absence et que les jours fériés tombant pendant le congé non payé ne doivent pas non plus être payés ni récupérés.

2. Travail à temps partiel avec renonciation au salaire

Une autre possibilité est que les travailleurs soient engagés à temps partiel tout en travaillant à temps plein. Dans ce cas, un accord est conclu, dans le cadre duquel les travailleurs acceptent de renoncer à leur salaire, ce qui signifie que seul un salaire réduit est versé pendant une période prolongée. Le salaire retenu pendant cette «phase d'épargne» est ensuite versé pendant le congé sabbatique. Ce modèle suscite un intérêt particulier chez les travailleurs, car ceux-ci continuent de bénéficier de la sécurité sociale au cours de leur pause professionnelle.

3. Epargner des crédits d'heures

Il est également envisageable que les travailleurs accumulent des heures supplémentaires et des jours de vacances non utilisés afin de pouvoir utiliser en bloc le temps épargné pour leur congé sabbatique. Ce modèle présente l'avantage particulier que les travailleurs ne sont pas seulement assurés socialement, mais qu'ils reçoivent également leur salaire complet tout au long de leur congé. Les employeurs doivent toutefois veiller à ce que la durée maximale de travail hebdomadaire ne soit pas dépassée. De plus, les heures supplémentaires ne peuvent être effectuées que si la situation économique de l'entreprise rend la chose possible, c'est-à-dire lorsque son carnet de commandes le permet.

Réintégration

Afin de s'assurer que les employés reviennent dans l'entreprise après leur congé et n'envisagent pas d'autres possibilités d'emploi auprès d'autres entreprises ou de la concurrence, il est primordial de conclure un accord contraignant sur la poursuite des rapports de travail. En fin de compte, il s'agit d'offrir aux collaborateurs une perspective claire et diverses possibilités de développement professionnel après leur arrêt de travail.

Une possibilité consiste à convenir d'un retour au poste et à l'activité d'origine. Cela permet aux employés de poursuivre sans interruption leur travail d'alors et de maintenir leur engagement envers l'entreprise. Les employeurs peuvent toutefois se réserver le droit d'exiger des travailleurs qu'ils acceptent un emploi à temps partiel ou un travail équivalent, en fonction des besoins de l'entreprise à ce moment-là.

Au cas où l'entreprise connaîtrait des difficultés économiques inattendues pendant le congé sabbatique, l'employeur serait bien avisé de se réserver la possibilité de procéder à un licenciement économique en cas d'urgence.

Accord-cadre

Afin de garantir le bon déroulement d'un congé sabbatique, il est extrêmement utile pour les employeurs de fixer par contrat les conditions-cadres correspondantes. Cela permet d'éviter des incertitudes potentielles et d'exclure d'emblée d'éventuels problèmes dans le déroulement du travail. Il convient notamment de tenir compte des aspects suivants:

  • Définition du modèle de congé sabbatique
  • Organisation temporelle du congé sabbatique
  • Dispositions relatives à la rémunération
  • Cofinancement du congé sabbatique
  • Réglementation concernant la protection sociale
  • Disponibilité
  • Possibilité de modifier l'horaire ou de rappeler la personne concernée en cas d'urgence et d'imprévu
  • Conditions et modalités après le retour
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