Pénurie de main-d'œuvre: Un regard sur l'avenir

L'entreprise pour laquelle vous travaillez a-t-elle des objectifs de croissance pour les années à venir? Il y a fort à parier que tel est le cas. Toute entreprise a en effet pour principe de gagner davantage année après année, car c'est ainsi que fonctionne le système. On peut trouver cela bon ou mauvais. Mais cela ne change rien au fait que les objectifs consistent à «faire plus» et non à «faire moins». Ce qui a été atteint doit ou devrait être dépassé l'année suivante. Nous pouvons donc affirmer que les entreprises souhaitent tout simplement croître et ainsi lutter contre la pénurie de main-d'œuvre qui s'intensifie. Mais elles doivent au minimum maintenir le statu quo économique. Et pour ce faire, les organisations ont besoin de personnel. Du moins, pour le moment.

25/03/2025 De: Maximillian Lammer
Pénurie de main-d'œuvre

Un défi omniprésent pour les entreprises

La chose est omniprésente, on la sent partout: la pénurie de main-d'œuvre. Il ne s'agit même plus uniquement de la main-d'œuvre qualifiée, mais de postes à tous les niveaux de qualification que les entreprises ont de plus en plus de peine à pourvoir. Cela s'explique notamment par le fait que notre marché du travail se tend considérablement. Chaque année, de moins en moins de personnes en âge de travailler sont en effet disponibles sur le marché du travail. En Allemagne, en Autriche et en Suisse, le rapport entre les entrées et les sorties est négatif depuis plusieurs années. Autrement dit, il y a plus de personnes qui partent à la retraite que de jeunes qui entrent dans la vie active. Une évolution qui ne fait que s'accentuer.

L'aggravation prévue du phénomène

Le pic de cette pénurie de main-d'œuvre est attendu pour 2029/2030, lorsque les personnes nées en 1964/65, qui constituent la génération la plus nombreuse, partiront à la retraite. Elles seront remplacées par les générations 2009/2010, issues d'années à faible taux de natalité, qui entreront pour la première fois sur le marché du travail. Nous nous attendons à une importante pénurie de plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année (et même de centaines de milliers en Allemagne). Et en même temps, les entreprises veulent croître. Voilà le dilemme auquel ces dernières sont confrontées. Car cette évolution ne touche pas seulement le marché du travail en soi, mais aussi chaque organisation, quoique à des degrés divers.

 

L'impact sur la structure du personnel

La structure du personnel en fonction de l'âge a bien sûr une influence déterminante. Selon les entreprises, entre 5% et 50% du personnel partira à la retraite dans les prochaines années. Autrement dit, il faudrait combler ces lacunes pour que l'entreprise puisse continuer à fonctionner dans les conditions actuelles.

Solutions potentielles face à la pénurie

La question qui se pose maintenant est de savoir comment combler ce vide. Si l'on considère les grandes options économiques, nous pouvons envisager les mesures suivantes (que vous complèterez le cas échéant par vos propres réflexions):

  • Plus de numérisation et d'automatisation ou d'intelligence artificielle
  • Plus de femmes employées à plein temps
  • Immigration
  • Travailler plus longtemps (par semaine et/ou en années)
  • Offshoring (délocalisation d'entreprises à l'étranger)

Les défis de chaque solution

Voilà des points qui ne manqueront pas de susciter des doutes, voire des craintes, notamment concernant la possibilité de pouvoir les mettre en œuvre rapidement. Prenons la numérisation et l'intelligence artificielle. Beaucoup de progrès ont été réalisés au cours des douze derniers mois. Mais tout cela suffira-t-il vraiment à remplacer les futurs départs que connaîtront les organisations? C'est possible, mais pas certain.

Examinons la question de l'emploi à temps plein des femmes, ce qui représente un grand potentiel inexploité. C'est aussi un sujet crucial du point de vue de la future retraite, quoique nous sachions fort bien pourquoi cela ne fonctionne pas pleinement: les structures de garde d'enfants font cruellement défaut.

Considérons une autre mesure: l'immigration. Il est clair qu'elle permettrait de résoudre nombre de problèmes en peu de temps. Mais il s'agit là d'un sujet extrêmement délicat sur le plan politique. D'où viendraient les personnes dont nous avons besoin? De l'Europe de l'Est? Probablement pas. Ces pays ont désespérément besoin de leurs propres travailleurs, dont beaucoup ont déjà migré vers l'ouest. Les sociétés y sont en partie en déclin (pensons à la Bulgarie). Il faudrait donc aller chercher encore plus loin - comme c'est le cas actuellement dans le domaine des soins. Nous recrutons en Colombie, aux Philippines, des médecins viennent du Maroc. La course mondiale aux talents a commencé depuis longtemps.

Conclusion: L'urgence d'agir

Quelle que soit la mesure envisagée pour faire face à cette pénurie de main-d'œuvre grandissante, une chose saute aux yeux: les entreprises ne sont pas maîtresses de leur destin face à ce phénomène. Il est difficile de compter sur les développements externes pour planifier sa propre organisation, car l'on ne peut prévoir ni l'évolution politique ni le progrès technique avec certitude. Quoi qu'il en soit, il faut agir dès maintenant dans l'intérêt des entreprises avant que les conséquences de cette pénurie ne deviennent insurmontables.

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