Maladies psychiques: Gestion des collaborateurs souffrant de maladies psychiques
Aides de travail appropriées
Les maladies psychiques ont évidemment un impact sur l’entourage des personnes concernées, le stress augmente aussi bien pour les proches que pour les collègues. L’expérience a montré que de tels phénomènes sont occultés pendant longtemps, par les personnes concernées elles-mêmes, mais aussi par leurs supérieurs hiérarchique, les collègues et les responsables du personnel. Le service social d’une grande entreprise active au niveau international m’a raconté par exemple le cas d’un collaborateur qui souffrait apparemment d’un délire de la persécution. Il s’adressait souvent à un petit groupe de collègues qui discutaient entre eux et leur demandait sur un ton légèrement agressif s’ils parlaient de lui. Un tel comportement ne pouvait donc que déstabiliser ses collègues et la situation devient rapidement tendue. Plusieurs exemples de ce type m’ont permis de réaliser que cette situation durait depuis plus de 9 mois. Ce qui ne devrait jamais se passer.
Au travail, les handicaps psychiques signifient d’abord une communication difficile avec les personnes concernées ainsi que des performances et une fiabilité réduites. Les conséquences sont une plus lourde charge pour les collègues (sur le plan émotionnel et du volume de travail), plus de travail pour les supérieurs hiérarchiques (s’ils assument leur tâche de gestion) ainsi que pour le service du personnel. La devise qui prévaut ici est la suivante: dès que l’on constate des changements, il faut en parler le plus rapidement possible. Nombre de supérieurs hiérarchiques ou de responsables du personnel ont peur de dire quelque chose de faux et ne sont pas conscients que le fait de ne rien faire peut leur coûter très cher par la suite.
Des symptômes difficiles à comprendre
On parle souvent au quotidien d’une manière par trop émotionnelle des maladies ou des handicaps psychiques. Les symptômes sont difficiles à appréhender pour les nonprofessionnels. On ne voit en général pas de l’extérieur la maladie des personnes concernées, et ces dernières ne connaissent pas elles-mêmes son origine. Sans parler de la manière dont elles doivent l’aborder.
Globalement, on peut dire ce qui suit concernant les maladies psychiques: les personnes concernées et leur entourage (les responsables du personnel et les supérieurs hiérarchiques également), souvent même les médecins et les thérapeutes, sont débordés. La plupart des gens réagissent de manière typique à ce genre de situation, à savoir en l’occultant.
IMPORTANT: Point n’est besoin d’étude de psychologie, d’expérience clinique ou de dons de voyance pour pouvoir vivre avec des personnes atteintes de troubles psychiques. Il faut en revanche des qualités et des aptitudes pratiques, telles l’attention, le soin, le courage et la patience. Et si possible de l’estime et la capacité de mener un entretien orienté vers un objectif.
Vue d’ensemble des fonctions psychiques et des symptômes
Une certaine connaissance des perturbations possibles permet de comprendre les maladies psychiatriques auxquelles nous pouvons être confrontés. Il ne s’agit évidemment pas ici de donner un cours de psychologie accéléré. Mais si l’on entend pouvoir relever des changements chez des collaborateurs, il est utile d’avoir une idée de ce à quoi il faut être attentif. Nous présenterons donc brièvement ci-après quelques fonctions psychiques ainsi que leurs perturbations possibles, qui peuvent être importantes sur le lieu de travail et que vous pouvez observer.
Nous distinguons, pour simplifier, les fonctions psychiques actives et passives. Les fonctions actives dans le sens de productives sont penser, sentir et se comporter (socialement), resp. les impulsions (moteur). Sont passives la conscience, l’orientation, l’attention et la stimulation sensorielle (voir, entendre, sentir, goûter, toucher, percevoir la douleur et la température). Le traitement des stimulis est lui aussi un phénomène actif. Ceci peut paraître curieux à première vue, mais peut s’expliquer facilement: bien qu’une personne soit en bonne santé, elle va moins appréhender son environnement lorsqu’elle se concentre sur une activité (p. ex. lire), et peut même ne pas réagir du tout lorsqu’on l’interpelle. Sa perception des stimulis est parfaitement intact, mais le contenu est filtré.
Tous ces domaines peuvent être concernés par des troubles. Les maladies psychiques graves touchent toujours plusieurs fonctions (p. ex.: dépression: sentir, penser, action, impulsion, traitement des stimulis). Le tableau ci-après montre de manière simplifiée les principales fonctions psychiques et leurs troubles.
IMPORTANT:
Les fonctions psychiques et leurs troubles
• Penser ➞ manie, schizophrénie, dépression, troubles de la personnalité
• Ressentir ➞ dépression, peurs, manie
• Action, impulsion, moteur ➞ contraintes, addictions, répression
• Conscience/Orientation ➞ abus de substances, schizophrénie, manie
• Traitement des stimuli ➞ Schizophrénie, manie, dépression
Lire la suite avec
- Accès illimité à plus de 500 aides de travail
- Tous les articles payants en accès illimité sur weka.ch
- Actualisation quotidienne
- Nouveaux articles et aides de travail hebdomadaires
- Offres spéciales exclusives
- Bons séminaires
- Invitations aux webinaires en direct