Prévoyance vieillesse professionnelle: Comment va-t-elle évoluer d’ici à 2050?
Aides de travail appropriées
«Plus que le passé, c’est l’avenir qui m’intéresse, car c’est en lui que j’ai l’intention de vivre». Le physicien et découvreur de la théorie de la relativité, Albert Einstein, a mis le doigt sur le fait que celui qui veut façonner l’avenir doit planifier à l’avance et (souvent) aussi «penser sous forme carrée».
Raison pour laquelle la caisse de pension PKG a chargé la Haute école de Lucerne d’élaborer l’étude «Prévoyance professionnelle 2050» qui a été publiée fin 2022. Les responsables sont les professeurs Yvonne Seiler Zimmermann et Karsten Döhnert. L’étude nous fournit de précieuses informations en tant qu’entreprise de prévoyance ainsi qu’à nos entreprises assurées.
On ne sait pas encore exactement à quoi ressemblera le monde en 2050. Toutefois, les méga tendances qui se dessinent déjà aujourd’hui donnent des indications sur la manière dont la société et l’économie pourraient se transformer. L’étude divise les méga tendances en quatre domaines: l’évolution sociale, l’évolution technique, l’évolution démographique et le marché des capitaux. En substance, on peut résumer la situation:
- La tendance à l’augmentation de l’espérance de vie se poursuit.
- Les modèles de travail et de famille sont en pleine mutation et continueront à évoluer.
- L’individualisation va augmenter, ce qui réduira la prédisposition à la solidarité et augmentera l’exigence de transparence.
Les rôles évoluent
Le système actuel de prévoyance repose sur une image traditionnelle de la famille dans laquelle l’homme exerce un travail rémunéré à plein temps (à un taux d’occupation de 100%) et la femme s’occupe du ménage et de l’éducation des enfants. La méga tendance à l’individualisation et à l’épanouissement personnel renforce en outre la tendance déjà constatée aujourd’hui, à savoir que les parents sont plus âgés à la naissance de leurs premiers enfants (première naissance) qu’au moment de l’entrée en vigueur de la LPP en 1985. Les deux partenaires travailleront de plus en plus, de sorte qu’au décès, les survivants (partenaire et/ou enfants) disposeront d’une fortune propre ou héritée plus importante. Les prestations de survivants perdront de leur importance.
La prévoyance professionnelle actuelle suppose en outre une biographie professionnelle traditionnelle et des formes de travail régulières où l’on travaille à 100% pour un employeur unique pendant toute la vie active. Mais, les méga tendances que sont l’individualisation, l’épanouissement personnel et le progrès technique conduisent de plus en plus à ce que les employés travaillent pour des plateformes ou deviennent des microentrepreneurs* au service de plusieurs employeurs à temps partiel. De plus, en accord avec leur vie privée, ils prennent des congés pendant la phase d’activité professionnelle (par exemple pour suivre des formations, élever leurs enfants, etc.).
Le souhait de quitter la vie active de manière individuelle et en fonction de sa propre vitalité sera en outre plus important. Le temps de travail effectif sera donc plus individuel.
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Plus personnel et plus individuel
Sur la base de ces constats, la prévoyance professionnelle devra être plus personnalisée en 2050, tant dans la phase d’accumulation que dans celle de retrait du capital de prévoyance. Il faut tenir compte des différentes biographies professionnelles et des périodes de travail effectuées individuellement ainsi que du fait que le travail s’effectuera de plus en plus en tant qu’indépendant pour plusieurs entreprises mandantes.
Pour répondre aux exigences susmentionnées, l’étude formule les pistes suivantes de réflexion pour l’aménagement de la prévoyance vieillesse professionnelle en 2050:
- Pour la constitution de la fortune de prévoyance, tous les revenus du travail seront pris en compte. Les salariés ayant un certain niveau de salaire ne seront plus les seuls à être assurés.
- La prévoyance veillesse professionnelle sera liée à la personne assurée. L’employeur n’aura donc plus l’obligation d’organiser la prévoyance professionnelle. Il continuera toutefois à cofinancer les cotisations.
- La durée de la phase d’épargne sera déterminée par la durée de vie active. Le début et la fin de la phase d’épargne ne dépendront plus de l’atteinte d’un certain âge.
- Il sera possible d’épargner pour des périodes de repos pendant la période de phase d’épargne.
- Il faudra une séparation claire entre l’objectif social de prévoyance politique et l’épargne de prévoyance individuelle. Les prestations ne seront plus garanties, même celles de la phase de désépargne. La personne assurée déterminera ellemême sa prévoyance professionnelle dans un cadre légal.
Le caractère obligatoire demeure pour la prévoyance vieillesse professionnelle
La prévoyance vieillesse professionnelle conservera son caractère obligatoire et donc son importance pour l’ensemble de la prévoyance vieillesse. Il appartiendra donc à la politique et à la société de répondre aux différentes questions en suspens concernant l’organisation de la future prévoyance vieillesse professionnelle.
Les changements dans la vie sociale et économique s’étalent sur une longue période. Certaines adaptations peuvent déjà être observées aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle des propositions politiques sont déjà en cours de discussion sur les adaptations possibles du système de prévoyance, considérées comme nécessaires en raison des changements intervenus depuis l’entrée en vigueur obligatoire de la prévoyance professionnelle. Les méga tendances constituent une base indispensable pour formuler des propositions de changement qui se matérialiseront à l’avenir.
Tout le monde est, par exemple, tout à fait conscient des changements sur le marché du travail et de la durée de vie. Il existe des propositions d’adaptation visant à mieux assurer les bas revenus issus de plusieurs emplois à temps partiel ou sur la manière de financer cette durée de vie allongée. Les besoins d’une plus grande individualité et d’une plus grande responsabilité personnelle sont également pris en compte, par exemple par l’introduction des plans 1e, quoi que seulement pour les salariés ayant des revenus élevés. Ce qui, dans la discussion actuelle, va à l’encontre des méga tendances, ce sont des propositions d’adaptation du 2e pilier qui visent, consciemment ou inconsciemment, à déboucher sur de nouvelles redistributions.
La caisse de pension PKG:
La caisse de pension PKG a été créée en 1972 à Lucerne en tant que caisse de pension pour l’artisanat, le commerce et l’industrie. C’est cette même année que le modèle des trois piliers de la prévoyance vieillesse suisse a été adopté avec une part de 74% de oui, pour être ensuite inscrit dans la Constitution fédérale. L’entreprise compte 1830 entreprises affiliées, 43 000 assurés et 6200 retraités. La fortune de placement s’élève à CHF 9 milliards. L’entreprise emploie 38 collaborateurs.