Système d'indicateurs DuPont: Optimisation de la performance
Prof. Dr. Thomas Rautenstrauch
Thomas Rautenstrauch est professeur pour la formation en économie d’entreprise et plus particulièrement en accounting et controlling. Il est d’ailleurs directeur du Center for Accounting & Controlling de la Haute école d’économie de Zürich. De plus, il enseigne, en qualité de professeur invité, le management accounting en Executive MBA au sein de l’Institute for Management in Technology (iimt) de l’Université de Fribourg. Thomas Rautenstrauch est l’auteur de plusieurs ouvrages spécialisés et de nombreux articles pour des revues et pour la presse économique.
Aides de travail appropriées
L’analyse de plusieurs indicateurs
Les chiffres clés individuels ne suffisent pas pour analyser de nombreux faits dans les entreprises, car ils n'ont souvent qu'une valeur informative limitée. Il est donc judicieux de recourir à plusieurs ratios pour des analyses plus précises, mais ceux-ci présentent le risque d'être interprétés de manière ambiguë en ce qui concerne leur pertinence. C'est dans ce contexte qu'est apparue la nécessité d'une saisie systématique de ratios individuels afin d'éliminer les éventuelles erreurs d'interprétation.
Un système d'indicateurs est un ensemble ordonné d'indicateurs qui entretiennent entre eux des relations pertinentes, qui se complètent ou s'expliquent mutuellement et qui sont orientés vers un objectif général commun.
Le système d'indicateurs DuPont
Ces systèmes peuvent se différencier par le lien qu'ils établissent entre les indicateurs qu'ils contiennent. Dans le cas d'un lien mathématique, on parle d'un système de calcul (p. ex. le système DuPont), dans le cas d'un lien logique, d'un système de classement (p. ex. le tableau de bord prospectif, avec sa chaîne de causes et d'effets). Le système d'indicateurs le plus connu et le plus ancien, à savoir le système DuPont, montre de manière exemplaire comment un système d'indicateurs pourrait être structuré. En partant de l’indicateur de performance clé, le ROI, à partir duquel d'autres indicateurs sont dérivés.
Le système d’indicateurs DuPont a été développé au siècle dernier par le groupe américain DuPont et est toujours très répandu dans le monde de l’entreprise. Il se base sur l’indicateur de performance clé qu’est le ROI (Return on Investment) qui, comme le montre le graphique, se calcule en multipliant les deux composantes que sont la rentabilité du chiffre d'affaires (bénéfice/chiffre d'affaires) et la rotation du capital (chiffre d'affaires/capital) et qui indique la rémunération du capital ou des actifs investis.
La dérivation/décomposition de l’indicateur clé en d'autres indicateurs s'effectue selon les règles de la logique formelle; après les trois indicateurs supérieurs, seuls des chiffres absolus sont utilisés. L'analyse se concentre surtout sur les coûts en tant que principal facteur déterminant du bénéfice et sur le montant/la composition du patrimoine.
D'un point de vue conceptuel, le système d’indicateurs DuPont repose sur la méthode des coûts des ventes, dans laquelle les amortissements et les intérêts sur les capitaux empruntés ne sont toutefois pas pris en compte en tant que coûts des ventes, puisque l’on exige une ventilation en coûts de production, coûts de vente, coûts de stockage et d'expédition et coûts administratifs.
Lors du calcul du ROI en tant que valeur de planification, de gestion et de contrôle, les influences de la politique patrimoniale (amortissement ou constitution de provisions au bilan) et du marché des capitaux (taux d'intérêt des fonds de placement) sont éliminées, de sorte que l'évolution de l'activité économique dans le temps peut être représentée de manière similaire.
Le système d’indicateurs DuPont vise en outre à optimiser la performance de l'activité opérationnelle dans les processus internes de planification, de gestion et de contrôle, ce pour quoi il convient particulièrement bien, car il est clair, concis et concret.
Son inconvénient réside surtout dans le fait qu'il encourage la pensée à court terme chez les décideurs, car il est axé sur l'optimisation unilatérale de la rentabilité à court terme. Son avantage réside cependant dans sa flexibilité au niveau des extensions et des modifications, sans parler de sa grande diffusion.
Par ailleurs, selon Küpper (p. 368 et suivantes), il existe, outre la déduction logique de systèmes d’indicateurs (p. ex. relation mathématique et logique, voir système DuPont), le fondement empirique et théorique (hypothèses théoriques prouvées dans la pratique, comme la théorie des prix), l'obtention empirique et inductive (p. ex. enquête auprès d'experts) et la justification d’indicateurs basée sur un modèle (formulation d'un modèle de décision dynamique).
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